Introduction
Et si la clef du changement ne se trouvait pas dans la volonté mais qu’une force intérieure bien plus puissante pourrait t’aider à atteindre tes objectifs ?
Je m’apprête à jeter un pavé dans la marre et à couper court à toutes les idées que nous nous faisons sur la volonté, sur la discipline et sur la détermination dont nous sommes sensé faire preuve lorsqu’il s’agit de changer nos comportements et nos habitudes.
J’écris ces lignes avec le sourire, tant la vision traditionnelle que nous avons sur la volonté ne prends en compte que la partie visible des choses. Dans un monde de plus en plus superficiel, il me paraît important de ramener un peu de profondeur pour vous aider à mieux comprendre comment fonctionne vraiment la volonté !
Comme le dirait si bien Yoda que j’aime citer « l’oeil ne voit que la surface des choses, ne t’y fie pas ».
J’avais déjà commencé à faire murir cette réflexion en moi à l’écriture de mon précédent article que tu peux retrouver ici : trouver la motivation pour s’entraîner seul.
Cette réflexion s’est encore approfondie à la lecture d’un livre plutôt ancien d’Emile Coué, un des précurseur des méthodes de conditionnement du mental et de l’amélioration du bien-être par l’auto-suggestion.
En reliant ces réflexions avec mon expérience sportive ainsi que mes connaissance en coaching mental et en hypnose, la thèse que je vais développer dans ces lignes paraîtra logique et risque d’ouvrir les yeux aux lecteurs qui prendront le temps de faire à leur tour murir cette réflexion en eux.
Les deux modes de fonctionnement du cerveau
Tout à commencé par ce questionnement, est-ce réellement la volonté qui nous fait agir ?
Il est indéniable qu’elle est nécessaire à tout changement mais est-ce réellement sur cette volonté unique que se reposent les personnes qui parviennent le mieux à changer, celles qui atteignent leurs objectifs et qui, d’extérieur, paraissent plus disciplinées que les autres.
J’ai lu un livre assez ancien d’Emile Coué, père de l’auto-suggestion consciente, un livre datant de 1929. Cet ouvrage peut paraître très ancien, mais en terme de neurologie et de fonctionnement interne, il faut avoué que l’humain n’a pas changé depuis toutes ces années.
Même si l’avènement des neurosciences à permis de mettre en lumière le fonctionnement de notre esprit, les méthodes qui marchaient à l’époque fonctionnent toujours aujourd’hui !
Dans ce livre, Emile Coué oppose la volonté à l’imagination et j’ai trouvé cette opposition relativement intéressante et même audacieuse.
J’ai pu assez rapidement faire des liens avec ma formation de maître-praticien en coaching mental jusqu’à ce que m’apparaisse une vérité limpide et associer la volonté et l’imagination avec les deux modes de fonctionnement du cerveau ; le conscient et l’inconscient !
Pour la volonté, c’est le mode conscient qui prends le dessus, avec son esprit analytique relativement fatigable.
Pour l’imagination, elle est associé au mode inconscient, à son réservoir inépuisable de ressources et cette capacité à créer des solutions relativement créative à des problèmes que nous rencontrons au quotidien.
La volonté, je la définirait comme la décision délibérée de vouloir quelque chose consciemment et de porter son attention dessus.
L’imagination, je dirais que c’est une fonction automatique de l’esprit humain, c’est cette capacité qu’à notre cerveau à se projeter dans des situations qui ne sont pas réelles dans l’immédiat.
L’idée de cet article m’est apparue d’un constat ; ne pas parvenir à changer provoque chez la majorité des gens une espèce de souffrance. Surtout qu’à l’heure ou j’écris ces lignes, il est relativement facile de se comparer aux autres qui réussissent mieux que nous sur les réseaux sociaux !
À la condition de vouloir un changement qui est uniquement sous notre responsabilité (comme changer de comportement), je pense que chaque être humain à la capacité de changer et d’évoluer.
D’ailleurs dans la nature, ce qui ne change pas et n’évolue pas au fil des cycles, fini simplement par mourir (ou alors est déjà mort)
Le simple fait de formuler cette phrase de cette façon place la volonté comme quelque chose d’essentiel. Et de fait, elle est essentiel pour le point de départ d’un changement, vouloir changer est la base.
C’est pour la suite que la simple volonté peut s’avérer bien faible, quitte à plonger la personne dans un état bien plus improductif qu’il ne s’avère.
Et si la volonté n’était qu’un leurre ?
Je dois dire que je me pose souvent des questions et j’ai toujours pensé que tout le monde autour de moi s’en posait aussi.
En fait, à force de discussion et de rencontre, j’ai pu prendre conscience que j’avais une façon de penser différente des autres et c’est ce que je vais essayer de partager dans ces lignes, pour te permettre d’évoluer.
Lorsque la majorité des personnes se demande « pourquoi est-ce que je ne parviens pas à changer », j’aurai plutôt tendance à me demander « comment faire pour changer et évoluer durablement », quel méthode utiliser pour ce changement ne soit pas uniquement temporaire, mais fasse partie de moi au plus profond !
Et en allant plus loin, est-ce vraiment la volonté qui nous fait agir, ou il y a quelque chose d’autre de plus puissant et durable que nous puissions utiliser ?
Il est flagrant pour tout un chacun de déceler qu’il arrive que nous agissions alors que nous ne le voulons pas, de la simple mauvaise habitude à la plus complexe, il semblerait qu’une force en nous, nous pousse constamment à agir de la même façon, jours après jours, et même si ça nous fait souffrir.
La réalité est la suivante, nous agissons par habitude en permanence et à vrai dire, c’est le mode de fonctionnement du cerveau pour économiser de l’énergie et nous maintenir en vie.
La simple écriture de ces lignes me fait me dire que j’agis par habitude, du choix des mots à la façon dont j’appuie sur mon clavier, la plupart de ces comportements sont automatiques et même inconscients, jusqu’au moment où je décide de porter mon attention dessus.
Et c’est déjà là un premier constat important : j’agis par habitude et donc de manière inconsciente la plupart du temps. Pourquoi le changement ne répondrait pas à cette règle ? Et pourquoi ne pas utiliser cet inconscient dans le changement ?
Ton inconscient est incroyablement puissant !
Tu as probablement déjà vécu cette bataille intérieure, tu sais, lorsque tu décides de faire quelque chose comme du sport ou manger sainement et qu’une force à l’intérieur agissait pour t’empêcher de réaliser ce que tu souhaites.
On peut donner à cette force tout un tas de noms, la flemme, la procrastination, le manque d’envie, le manque de motivation, on peut se dire tout un tas de chose qui reflète une réalité interne.
Ton inconscient à ses propres objectifs et cherche à répondre à ses propres besoins et il est incroyablement plus puissant que ton conscient, même avec toute la bonne volonté du monde, s’il décide autrement, tu as peu de chance !
Et c’est là que cette idée d’utiliser son inconscient dans le changement devient intéressante !
L’inconscient peut traiter environ 11 millions de bits d’informations par seconde, selon certaines estimations (notamment les travaux de Timothy Wilson et d’autres chercheurs en psychologie cognitive).
Il gère la majorité des processus automatiques, comme la régulation des battements cardiaques, la respiration, les réflexes, les émotions automatiques, la mémoire implicite, et les associations.
Le conscient est limité à environ 40 à 50 bits d’informations par seconde (une estimation largement acceptée, souvent citée dans des ouvrages comme “Thinking, Fast and Slow” de Daniel Kahneman).
Cela correspond à notre attention volontaire et focalisée sur des tâches spécifiques.
CONSCIENT | INCONSCIENT |
Concentration sur une tâche : Le conscient est séquentiel et limité à un petit nombre de tâches à la fois. | Multitâche : L’inconscient peut gérer de nombreuses tâches simultanément. |
Lent : Comparé à l’inconscient, il est beaucoup plus lent pour analyser et traiter l’information. | Rapidité : Il fonctionne de manière rapide, automatique, et associative. |
Analytique : Il est logique et orienté vers la résolution de problèmes complexes nécessitant une réflexion. | Stockage massif : Il contient une quantité énorme d’informations issues de notre vie entière, souvent inaccessibles consciemment. |
Fatigable : L’énergie mentale du conscient s’épuise rapidement (exemple : fatigue décisionnelle). | Permanence : Il est actif en permanence, même lorsque l’on dort. |
On peut donc visualiser cette relation comme un iceberg :
La partie émergée (petite) représente le conscient.
La partie immergée (massive) représente l’inconscient, qui traite la plupart des informations en arrière-plan.

Qu’ont en commun les personnes motivées et déterminées qui font preuve de volonté ?
Et c’est ici qu’on va démonter le mythe de la volonté ! Parce que dans les faits, ce qu’on appelle volonté quand on regarde quelqu’un qui semble atteindre tous les objectifs qu’il se fixe, n’est en réalité qu’une capacité que cette personne à développé, celle d’utiliser son inconscient à son avantage !
Le point commun de ces personnes (dont il semblerait à première vue que je fasse partie), c’est la capacité à entrer en contact avec cette force interne, l’inconscient, cette partie de nous incroyablement plus puissante que notre conscient et notre volonté.
Et étant donné que c’est une capacité, elle est acquise et non innée. Pour certaines personnes, ça se fait automatiquement, pour d’autre, il faut apprendre consciemment à développer cette capacité.
Pour ma part, c’est ce que j’ai du faire. Je n’étais naturellement prédisposé à être discipliné, même si j’ai eu des modèles de personnes qui faisaient preuve de discipline, c’est de part mes cherches sur la psychologie de la performance, l’hypnose et l’auto-hypnose que j’ai pu apprendre à développer cette capacité.
La volonté et l’imagination de concert pour atteindre ses objectifs ?
C’est ici que ça devient intéressant d’associer la volonté et l’imagination.
Débuter par la volonté pour consciemment poser les choses et se questionner de leur sens permet de faire un premier pas dans la bonne direction. (en somme, une bonne définition d’objectif comme je le fais avec mes clients)
Après ce premier pas, il pourrait être bien plus efficace d’utiliser notre inconscient faire et l’orienter à atteindre notre objectif plutôt que de s’en remettre à notre volonté, à notre motivation ou à notre discipline.
Une des premières utilisation simple de l’imagination devrait être de se visualiser réussir ce que l’on souhaite atteindre, d’y associer une émotion positive pour « attirer » notre inconscient dans cette direction.
Si je prends l’exemple du sport, comme parlé dans un précédent article (ici), le simple fait de se visualiser et de se projeter dans sa réalisation, en y associant une émotion positive, comme de l’enthousiasme ou de l’envie, peut inclure ce fonctionnement et permet de se faciliter la tâche.
Et si tu essayais ? Réfléchis à un comportement que tu souhaiterais adopter mais qui te pose un peu de problèmes lorsqu’il s’agit de t’y mettre ? Du sport, manger sainement, aller te coucher plus tôt, prends le temps de respirer consciemment ou quelque chose d’autre.
Ensuite, prends quelques instant pour respirer profondément et cherche à faire le calme en toi, maintenant ferme les yeux et imagine toi réaliser ce que tu souhaites réaliser, prends le temps de t’imprégner de cette projection, cherche à ressentir la satisfaction que l’on peut ressentir lorsqu’on réalise ce que l’on souhaite. Prends le temps de profiter de ce moment !
Bizarrement (ou pas), ce simple exercice de visualisation pourrait faire de toi une personne bien plus disciplinée que tu ne le pense. Et c’est justement ce qui est marrant avec l’inconscient, c’est qu’il prend le relais et que tu changes sans même avoir l’impression de changer et faire des efforts !
Et la subtilité se trouve ici, je te disais de ne pas te fier à la surface des choses en début d’article, c’est parce qu’une personne qui parait d’extérieur disciplinée est simplement une personne qui utilise son inconscient « de la bonne façon » (encore faudrait-il qu’il y ai une bonne et une mauvaise façon).
Et tout ce qu’on te dit sur les réseaux et sur internet à propos de la discipline, de la rigueur, de la détermination, de la motivation et de tout ces adjectifs qu’on donne au fait d’être régulier dans quelque chose ne sont en fait que des mensonges par omission. (volontaire ou non, par manque de connaissance)
Une omission de la part cachée de l’iceberg, ton inconscient et son incroyable puissance lorsque tu parviens à en prendre le contrôle.
Conclusion
Je conclurai simplement par ceci, si tu veux te rendre un service et te donner un levier puissant de changement, essaie de comprendre comment tu fonctionnes, quel est ton dialogue interne avant de te lancer dans quelque chose de nouveau, quelles sont les émotions associées à ce dialogue interne, quelles sont les images que tu crées dans ta tête. Prends bien conscience que tu as le pouvoir de changer et de modifier tous les comportements que tu as !
Dans un prochain article, je prendrais le temps de donner des solutions concrète que tu peux appliquer pour apprendre à prendre le contrôle de ton inconscient, celle que j’ai développé dans mon précédent article au sujet de la motivation pour s’entraîner seul peut déjà un bon début.
La seule condition, c’est de rassembler assez de volonté pour faire ce petit effort conscient qu’est l’activation ton imagination. Un petit pas, pour te permettre d’avancer dans la bonne direction.
J’espère que cet article t’as permis d’ouvrir les yeux. Pour ma part, il sert de base de travail et de réflexion pour la suite qui arrive, puisque je me suis fixé comme objectif de pouvoir aider les personnes à avoir une meilleure connexion avec cette partie d’eux-même extrêmement puissante et porteuse de possibilité.
N’hésites pas à me donner ton avis dans les commentaires et à partager cet article à tes amis pour leur permettre d’ouvrir les yeux !
Martin